Aujourd'hui se joue à Lisbonne le futur de l' Union européenne, le futur d'une idée qui risque bientôt de ne plus en être une si chaque Etat continue à s'entredéchirer pour obtenir toujours plus. Mais là n'est pas la question. Qu'apporterait en somme ce "Traité de Lisbonne", cette Constitution européenne échapée in-extremis d'une mort tragique. Bien sûr, elle a subi une cure d'amaigrissement et une séance lourde de lifting, mais les avancées sont là. Quelles sont elles?
En premier lieu, des termes obsolètes tels que "Ecu" disparaissent au profis d' "Euro", de même pour le "marché commun" qui devient le "marché unique".
Ensuite, les réglements, directives ou décisions votées par le Parlement européen sont désormais nommés "actes législatifs", ce qui devrait éviter à la France de dénoncer la méchante Commission, qui elle se chargera des "Actes d'exécution". On distingue bien qui est est l'exécutif et qui est le législatif dans l'affaire.
Le Traité peut être révisé, et plusieurs modalités nouvelles et moins lourdes le permettent. Une grande nouveauté est l'élection du Président de la Commission par le Parlement européen. Il ne s'agit plus d'une simple approbation du candidat voulu par les Etats membres.
Le Président du Conseil européen est quand à lui élu pour 2 ans, ce qui rend plus stable une présidence qui actuellement change tous les 6 mois, présidée à tour de rôle par chaque Etat membre. De même, le Haut Représentant pour les Affaires étrangères présidera le Conseil des Affaires étrangères, ce qui est quand même plus logique.
Enfin, le changement majeur est la possibilité d'initiative citoyenne. Tout citoyen européen peut "inviter" la Commission européenne à soumettre une "proposition appropriée", qui peut alors déboucher sur un acte législatif européen. L'initative citoyenne requiert l'approbation d'un million de citoyens européens, ce qui est très faible en regard de la population de l'UE-27 (environ 500 millions d'habitants).